L'expertise scientifique

La préoccupation de l’éthique en recherche : du serment d’Hippocrate à aujourd’hui

L’éthique moderne est née en 1947 avec le Code de Nuremberg, édicté à la suite du procès fait aux médecins criminels de guerre. Les standards étiques internationaux se sont ensuite précisés et enrichis.

Quelques jalons historiques sur l’expérimentation

Le serment d’Hippocrate est considéré comme le premier texte d’éthique médicale. C’est un texte qui est prononcé par les disciples d’Hippocrate avant de recevoir son enseignement. Le message principal est « être utile, ne pas nuire ».
Je citerai cette phrase : « Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m’abstiendrai de tout mal et de toute injustice (…). Je ne remettrai à personne du poison … »
• La médecine hellénistique où Hérophile et Erasistrate disséquèrent des criminels vivants afin d’observer les organes.
• La médecine romaine où Galien de Pergame (126-216) expérimente des remèdes sur lui-même. Il se brûle avec des plantes et fait l’observation de divers remèdes. Il affirme qu’il est nécessaire d’expérimenter sur le corps humain.
Avicenne (930-1037) était perse. L’un des plus grands savants de l’époque médiévale, il fut à la fois philosophe, médecin, mathématicien et astronome. Il est peut-être le meilleur représentant de l’universalité des connaissances. L’élévation de sa pensée ainsi que la qualité de ses écrits furent parmi les plus remarquables du génie humain. Il a notamment écrit le « Canon » dont le livre II constitue le premier descriptif méthodologique de l’essai clinique sur les produits de santé : « Le médicament doit être pur et libre de tout caractère externe et accidentel. » « L’expérimentation doit être faite sur le corps humain, tester un médicament sur un lion ou un cheval ne pourrait pas prouver quoi que ce soit quant à son effet sur l’homme. »
Pendant la période du Moyen Age, l’expérimentation est utilisée pour développer la connaissance anatomique et évaluer l’effet des remèdes. L’idée d’une certification par l’expérimentation avance.
Paracelse (1493-1541), médecin et alchimiste suisse, est considéré comme le “grand père” de la médecine expérimentale. Pour lui, l’observation directe et l’expérimentation deviennent le moyen de faire progresser les connaissances. L’expérimentation n’est plus seulement à visée anatomique. Il expérimente à des fins thérapeutiques les sels d’arsenic, de zinc et de cuivre. Paracelse fut un pionnier de l’utilisation en médecine des produits chimiques et des minéraux.
Claude Bernard (1810-1878), médecin et physiologiste français, pointe la recherche en tant que nécessité scientifique et expose des aspects éthiques. Il est considéré comme le fondateur de la médecine expérimentale. « Le principe de moralité médicale et chirurgicale consiste à ne jamais pratiquer sur un homme une expérience qui ne pourrait que lui être nuisible à un degré quelconque, bien que le résultat pût intéresser beaucoup la science. (…) Mais cela n’empêche pas qu’en faisant les expériences et les opérations toujours exclusivement au point de vue de l’intérêt du malade qui les subit, elles ne tournent en même temps au profit de la science. »

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