Historique
De par ses propriétés psychoactives, le N2O fait l’objet d’une veille d’addictovigilance, sous ses formes médicinales ou non. En parallèle et du fait de cas d’exposition chez l’Homme tous contextes confondus, il est également suivi par les centres antipoison (CAP) et de toxicovigilance. S’agissant de l’usage récréatif du N2O, ces deux vigilances sanitaires font des constats convergents.
Rapporté dans les années 1990 jusqu’en 2000 dans certains milieux restreints comme les milieux festifs alternatifs, les événements musicaux, puis dans les années 2010 en milieux étudiants, l’usage abusif de N2O n’est pas nouveau [1]. Face à l’apparition de ces signaux, la Direction générale de la santé a demandé en 2006 la réalisation d’un état des lieux sur le détournement d’usage du N2O au Comité de coordination de toxicovigilance. À cette période, le nombre d’observations recueillies par les centres antipoison depuis 1999 et les centres d’addictovigilance depuis 2001 était faible et ne mettait pas en évidence de complications graves [2]. Les signaux se sont ensuite taris jusqu’en 2017. Les cartouches pour siphons à chantilly sont alors apparues dans les espaces publics, assorties de complications somatiques et addictologiques en population générale. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a ainsi chargé le centre d’addictovigilance de Nantes de réaliser une enquête nationale d’addictovigilance et l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a mandaté le réseau de toxicovigilance de poursuivre la veille à partir des données des centres antipoison.
Vigilances
L’addictovigilance a pour objectif d’identifier, d’évaluer et de surveiller le détournement d’usage, l’usage abusif ou la pharmacodépendance aux substances psychoactives, notamment via les notifications spontanées réalisées par les professionnels de santé lorsqu’ils sont confrontés dans le cadre de leur exercice à une situation de trouble de l’usage ou de conséquences cliniques associées à la prise de substances psychoactives [3]. En cas de signal d’usage abusif préoccupant, une enquête nationale est déclenchée par l’ANSM et est réalisée auprès des centres d’addictovigilance, pilotée par un rapporteur national. Les données scientifiques, contextuelles, les signaux (informations en lien avec l’usage abusif) et les notifications sont analysés afin d’évaluer les risques pour la santé publique.
La toxicovigilance a pour objectif la surveillance des effets toxiques pour l’Homme de tout produit ou substance disponible sur le marché. Les centres antipoison assurent une mission d’expertise toxicologique des expositions humaines aiguës ou chroniques en exploitant les données colligées par la réponse téléphonique à l’urgence (RTU), ouverte au public ou aux professionnels de santé. Des rapports de toxicovigilance sont réalisés par les CAP à la demande de l’Anses lorsqu’une problématique de santé publique émerge.
Les résultats des rapports d’addictovigilance et de toxicovigilance en lien avec l’usage abusif de N2O, réalisés régulièrement depuis 2018, ont été présentés à l’ANSM et à l’Anses, pour éclairer leurs décisions en termes de santé publique [4-10].
La lecture de cet article est réservée aux abonnés.
Pour accéder à l'article complet
Découvrez nos offres d'abonnement
Abonnez-vous à la revue et accédez à tous les contenus du site !
- Tous les contenus de la revue en illimité
- Les numéros papier sur l'année
- Les newsletters mensuelles
- Les archives numériques en ligne
ou
Achetez cet article
ou
Inscrivez-vous gratuitement sur Neurologies.fr et bénéficiez de l'accès à de nombreuses catégories du site !
- Accès aux catégories d'articles exclusives
- Les newsletters mensuelles
- Votre historique de commandes en ligne