Le protoxyde d’azote, également connu sous le nom de gaz hilarant, est un gaz incolore et inodore qui est utilisé depuis le XIXe siècle comme anesthésique et analgésique. Dès le début, il a également utilisé comme drogue récréative, initialement dans les milieux médicaux puis dans les milieux festifs. Ces dernières années, le protoxyde d’azote est devenu un produit de consommation récréatif très populaire (facilité d’accès, non classé dans les stupéfiants par la législation), notamment chez les jeunes adultes et les adolescents. Bien que la consommation de protoxyde d’azote soit souvent considérée comme sans danger, elle peut entraîner des troubles neurologiques graves et permanents.
Premières atteintes
Dès 1978, Layzer montrait sur 15 patients la toxicité neurologique, qui débute par des paresthésies ou une faiblesse distale, parfois des troubles de l’équilibre pour se compléter avec troubles de la marche/perte de la marche, association à une atteinte centrale médullaire (signe de Lhermitte, troubles génito-sphinctériens), encéphalique (troubles psychocomportementaux, cognitifs, dysarthrie) et atteinte de nerfs crâniens (troubles du goût ou de l’odorat, dyschromatopsie) [1, 2]. Dès ces premières publications, il était noté des séquelles possibles avec une récupération incomplète sur le plan de l’ataxie et des troubles sensitivo-moteurs essentiellement distaux des membres inférieurs ; l’atteinte proximale ou des membres supérieurs présente dans la moitié des cas au début a généralement une meilleure récupération. Ces premières données ont été retrouvées dans plusieurs séries françaises [3, 4]. Aucun facteur pronostique franc n’est bien identifié, si ce n’est peut-être le sexe féminin qui serait de meilleur pronostic (meilleure observance de l’arrêt de l’intoxication ?) [5].
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