La neurologie, il y a 100 ans, buissonnait : bourgeons prometteurs, inventions, améliorations, branches mortes de la recherche… N’oublions pas nos Anciens !
Wilder Penfield (1891-1976), en résidence à Madrid, établit avec Pio del Rio Hortega que l’oligodendrocyte est une cellule gliale d’origine ectodermique.
La Réunion neurologique internationale, organisée annuellement par la Société neurologique de Paris, a pour thème la sclérose en plaques. Les rapporteurs sont Otto Veraguth (1870-1944), neurologue de Zurich (Suisse) (« La sclérose en plaques, quel sujet brûlant d’actualité ! »), et Georges Guillain (1876-1961).
Paul Cantaloube (1880-1929), de Nîmes, auteur d’un ouvrage remarqué sur la fièvre de Malte en France, décrit sous le nom de syncinésies le cas d’un parkinsonien « qui ne pouvait ouvrir les yeux sans s’écrier brusquement comme pour un appel : “ma mère”. »
Dans sa première publication sur le sujet (1929), Hans Berger (1873-1941), neurologue allemand à Iéna, fait remonter au 6 juillet 1924 la date de sa découverte de l’électroencéphalographie chez l’Homme.
André Thomas (1867-1963), président sortant, et Louis Édouard Octave Crouzon (1874-1938), nouveau président, font une allocution à la Société de neurologie de Paris. Le secrétaire général reste Henri Meige (1866-1940).
Henri Claude (1968-1945), éminent neurologue et psychiatre, publie ses « Considérations critiques sur la psychanalyse » dans le Paris Médical, nuancées : « Je pense que la méthode d’analyse, avec ou sans interprétation des rêves, ne trouve son emploi, dans la forme orthodoxe freudienne, que dans un nombre de cas très limités. »
Décès d’Arnold Pick (1851-1924), neurologue et psychiatre tchèque. Sa description princeps d’une forme de démence frontotemporale date de 1892.
Ilja Elias Wolpert (1891-1967), neuropsychiatre né à Riga (Lettonie), formé à Berlin, puis émigré au Royaume-Uni en 1934, décrit la simultagnosie dans un article paru dans Neurologie und Psychiatrie.
Joseph Babinski (1857-1932) est nommé professeur honoraire de l’Université de Wilna (Vilnius, alors polonaise).
Mort de Lénine, à 53 ans, après trois accidents vasculaires cérébraux. Son cerveau sera examiné au cours des années suivantes par Oskar Vogt (1870-1959), avec des enjeux plus politiques que scientifiques. La cause des accidents vasculaires et de la mort de Lénine, 100 ans après, reste débattue.
Naissance à Dijon de Roger Guillemin (1924-2024), chercheur franco-américain mort centenaire en Californie. Il fut un pionnier de la neuroendocrinologie, et plus précisément du rôle de l’hypothalamus et de l’antéhypophyse dans le contrôle hormonal, ce qui lui valut un prix Nobel
en 1977.
Josaf Gerstmann (1887-1969), neurologue autrichien ayant émigré aux États-Unis en 1938, publie, en allemand, la première description du syndrome qui porte son nom.
Serge Voronoff (1866-1951), chirurgien français d’origine russe, publie chez Doin un travail intitulé : « Quarante-trois greffes testiculaires du singe à l’homme. » Dans la recension de la Revue Neurologique, il est dit que « l’homme greffé a généralement bénéficié d’une augmentation de sa vigueur, de son énergie, et souvent, mais pas toujours, récupéré sa virilité abolie ou presque. » L’accueil est réservé. Voronoff s’inscrit dans la suite de Charles-Edouard Brown-Séquard (1817-1894) qui avait décrit, à la fin de sa vie en 1893, l’effet bénéfique sur lui-même d’injections d’extraits testiculaires animaux.