Introduction
Si les données épidémiologiques indiquent une incidence des accidents vasculaires cérébraux (AVC) globalement 30 % supérieure chez l’homme que chez la femme, il existe une classe d’âge pour laquelle ce ratio est inversé. Ainsi, parmi les jeunes femmes de moins de 35 ans, les taux d’incidence sont environ 20 % plus importants [1]. Ces résultats s’expliquent du fait qu’à cet âge, les causes des AVC et leurs facteurs de risque diffèrent de ceux observés dans la population plus âgée. Ainsi, la prévalence des facteurs de risque « classiques » (hypertension artérielle, diabète, hypercholestérolémie) est moindre, hormis le tabagisme, et on observe en revanche des causes spécifiques du sujet jeune (foramen ovale perméable, dissection artérielle pour les infarctus cérébraux , malformations vasculaires pour les hémorragies cérébrales) qui sont moins soumises à des différences de distribution entre les sexes. D’autre part, l’excès de risque d’AVC chez les femmes dans cette tranche d’âge peut être expliqué par une exposition à un facteur spécifique, la contraception orale œstroprogestative, mais également à une condition physiologique singulière, la grossesse.
Incidence des AVC au cours de la grossesse
Un nombre limité d’études a rapporté des données d’incidence des AVC au cours de la grossesse. Une revue de la littérature avec méta-analyse publiée en 2017 faisait état d’un taux d’incidence de 34 pour 100 000 grossesses par an [2]. Cette revue s’appuyait principalement sur une base de données médico-administratives américaine qui avait inclus près de 32 000 patientes, les autres données étant issues d’études monocentriques ou d’enquêtes pour lesquelles le nombre de cas était restreint à quelques dizaines seulement. Les études incluaient de manière hétérogène les infarctus cérébraux, les hémorragies intracérébrales et les hémorragies sous-arachnoïdiennes. Les thromboses veineuses cérébrales n’étaient pas répertoriées de manière systématique, contribuant ainsi à des variations importantes des résultats.
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