Introduction
Le protoxyde d’azote, ou oxyde nitreux (formule chimique N2O), est un gaz utilisé en médecine comme agent sédatif et analgésique, particulièrement dans les services d’urgence et d’anesthésie. C’est également une drogue « récréative » dont l’utilisation s’est énormément répandue ces dernières années, particulièrement chez les sujets jeunes où le N2O est l’une des drogues les plus consommées après le cannabis [1]. Alors que les premiers cas rapportés de toxicité neurologique remontent aux années 1980, nous assistons ces dernières années à une véritable « explosion » des cas d’atteintes neurologiques secondaires à l’utilisation du N2O, alertant la communauté médicale et les pouvoirs publics. La présentation clinique est variable, allant de simples paresthésies des extrémités à un déficit moteur sévère des membres inférieurs avec perte de la marche.
Dans ce chapitre seront détaillés les différents aspects cliniques et paracliniques de l’atteinte neurologique, ainsi que la prise en charge thérapeutique.
Atteinte du système nerveux périphérique
La présentation clinique est celle d’une neuropathie sensitivo-motrice longueur-dépendante. De nombreux patients présentent une neuropathie modérée à sévère [2–4] :
• atteinte motrice marquée des membres inférieurs, prédominant en distal (steppage). Une atteinte motrice proximale des membres inférieurs ou distale des membres supérieurs est rare ;
• troubles sensitifs subjectifs (paresthésies, dysesthésies) et objectifs (hypoesthésie, hypopallesthésie), très fréquents, avec une distribution souvent longueur-dépendante (« stocking gloves »). Une ataxie proprioceptive peut s’y associer.
Certains patients présentent des troubles de la marche invalidants avec recours à une aide technique, voire marche impossible [5].
La plupart des patients présentent une installation subaiguë des symptômes, sur 4-8 semaines [2, 4], mais une installation rapide pouvant mimer un syndrome de Guillain-Barré a été rapportée [6–8].
La plupart des patients présentant une neuropathie périphérique toxique au N2O ont été exposés de façon prolongée au N2O, mais des complications ont été décrites chez des sujets après seulement 1 mois de consommation régulière [2, 3].
Dans une série récente de patients pris en charge pour une intoxication au N2O, des signes de neuropathie périphérique étaient retrouvés cliniquement chez quasiment tous les patients [9]. La neuropathie périphérique n’est que rarement isolée et s’associe le plus souvent à une atteinte centrale, clinique ou radiologique [3].
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