L'expertise scientifique

Démences : « Le diagnostic peut être posé de façon plus précoce »

Entretien avec Florence Pasquier, CHRU de Lille

Qu’est-ce qui a changé dans votre pratique sur le plan diagnostique et sur le plan thérapeutique depuis 10 ans ?

Un diagnostic de plus en plus précoce

Beaucoup de choses ont changé depuis 10 ans. Le diagnostic peut être posé de façon plus précoce, ce qui permet une prise en charge précoce également.
Les ponctions lombaires ont une place de plus en plus importante, l’analyse du liquide cérébrospinal mettant en évidence ou non la présence de lésions Alzheimer.
Nous avons appris à mieux expliquer aux patients que le fait d’avoir des lésions peut entraîner des troubles, mais que cela ne présage en rien de l’évolution de la maladie, qui peut être extrêmement lente, avec des plateaux, ou au contraire fulgurante. Notre discours me semble plus optimiste qu’autrefois. En effet, les lésions sont installées bien longtemps avant l’apparition des symptômes et il semble que les patients aient une réserve cognitive telle qu’il peut se passer un certain temps avant que la maladie ne se déclenche réellement.
Toutefois, nous ne décelons pas la maladie avant qu’elle ne commence à se manifester, car les patients ne viennent bien sûr pas consulter. Nous avons néanmoins quelques demandes de la part de personnes qui se sentent à risque, en raison d’antécédents familiaux nombreux, et qui sont alors dans une démarche très proactive.

Bien distinguer les maladies

Même dans les meilleurs centres, il n’est pas rare de faire des erreurs diagnostiques sur la simple clinique, tant les symptômes peuvent être proches. Des variants cliniques peuvent ne pas avoir la même base neuropathologique.
Par exemple, des patients peuvent avoir un profil cohérent avec une maladie d’Alzheimer, avec un aspect très amnésique et peu de modifications comportementales, et se révèlent en fait être atteints de dégénérescence fronto-temporale.
Cela a redonné beaucoup d’importance aux dégénérescences lobaires fronto-temporales et à leur hétérogénéité phénotypique extraordinaire.
Aujourd’hui, nous distinguons de mieux en mieux maladie d’Alzheimer et autres démences, ce qui est essentiel pour avancer dans les traitements.

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