L'expertise scientifique

Cryothérapie et sclérose en plaques : les modalités pratiques

Bien que le principe de l’amélioration des symptômes de la SEP pendant les quelques heures suivant une cryothérapie soit connu de la plupart des neurologues, ses modalités sont peu diffusées et les idées fausses sont nombreuses.

Quels effets attendre de la cryothérapie ?

On sait maintenant que ses effets bénéfiques ne portent pas seulement sur la diminution de la spasticité (comme on le pensait et l’enseignait autrefois [1]), mais aussi sur la diminution de la fatigue, l’augmentation de la force musculaire, l’amélioration de l’acuité visuelle et de la déambulation. Plus étonnant, la quantité de cytokines sanguines est diminuée après une séance de cryothérapie. En plus de l’effet bénéfique sur les symptômes de la sclérose en plaques, la cryothérapie aurait donc également une action immunologique [2].
Il faut noter que la cryothérapie est inefficace sur la spasticité des patients présentant une affection “froide” et chronique comme celle des “paralysies cérébrales” (IMC), qui présentent pourtant une spasticité et un handicap comparables à ceux de la SEP. Chez ces patients, nous avons observé maintes fois une augmentation de la spasticité après un bain en piscine extérieure lorsque la température de l’eau était trop froide. L’effet de la cryothérapie sur l’amélioration des symptômes est donc spécifique de la pathologie inflammatoire des SEP.
Pour obtenir ces effets, il faut que la température centrale du corps du patient diminue d’environ un degré. Pour améliorer la marche, peu importe que la cryothérapie soit appliquée sur les membres inférieurs ou sur le buste du patient. Ainsi, les gilets rafraîchissants – cooling vest utilisée au Canada, aux USA et dans l’étude de Coyle [2] – permettent d’améliorer la marche. Des cold packs peuvent être appliqués sur d’autres parties du corps, par exemple sur les cuisses, pour obtenir plus rapidement, en 20 à 30 minutes, une diminution de la température centrale. Ce traitement serait d’autant plus efficace pour les patients qui se plaignent d’un phénomène d’Uhthoff, aggravation transitoire des symptômes, classiquement à la chaleur mais aussi après un repas copieux ou d’autres facteurs déclenchants. Le rafraîchissement, par une douche froide, ou l’absorption de boissons glacées diminue la gêne et accélère la récupération.

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