ÉDITORIAL
Céline Louapre,
rédactrice en chef adjointe
de la revue Neurologies
Stockholm a accueilli du 11 au 13 septembre 2019 le 35e congrès européen ECTRIMS, dédié à la recherche et au traitement de la sclérose en plaques. Stockholm n’est pas seulement la ville où les académies royales décernent chaque année les prestigieux prix Nobel, c’est aussi la ville où coula en 1628 le Vasa, célèbre navire de guerre, renfloué en 1961 et exposé au musée du même nom. Lors de son premier voyage à la sortie du port de Stockholm, il chavira sous la première rafale de vent sans doute en raison d’une charpente instable et d’un équipement mal adapté.
Comme pour les autres éditions de l’ECTRIMS, les messages sont nombreux, l’arsenal thérapeutique se complète encore, principalement dans le domaine des immunothérapies. Les résultats des études de phase III du ponesimod (antagoniste des récepteurs S1P, étude OPTIMUM) et de l’ofatumumab (anti-CD20, études ASCLEPIOS) ont été présentés, et ont montré une réduction de 30 à 50 % du taux annualisé de poussées dans la SEP rémittente par rapport au comparateur actif. Ces produits devront trouver leur place dans la stratégie thérapeutique, et confirmer par les données des études d’extension leur profil de sécurité. En revanche, malgré des sessions dédiées spécifiquement à la remyélinisation et/ou la neuroprotection, les avancées thérapeutiques ciblées sur ces mécanismes restent discrètes, mais les essais de phase précoce se multiplient. Surtout, la recherche fondamentale dans le domaine est très soutenue et ouvre des pistes de traitement à suivre.
Le grand focus de cette édition de l’ECTRIMS concerne l’utilisation des données des cohortes qui se sont mises en place durant ces dernières décennies et qui apportent une mine d’informations pertinentes pour la pratique, d’autant plus que la qualité du recueil des données est bonne (évitant ainsi l’écueil classique « Garbage in, garbage out » dénoncé par les statisticiens). Cinq des plus gros registres mondiaux, dont l’Observatoire français de la sclérose en plaques (OFSEP) se sont regroupés en un grand registre « BigMSData » dont l’objectif est de collecter les données de pharmacovigilance des traitements en vie réelle, ainsi que les données des registres de grossesse. De nombreuses publications issues de ces registres ont permis d’appréhender les effets respectifs des différents traitements, qui n’ont pas été directement comparés entre eux lors d’essais randomisés, et d’évaluer l’effet des différentes stratégies (switch, induction…) sur l’histoire naturelle de la maladie. Enfin, les données issues des registres de grossesse sont encore trop limitées pour les thérapies les plus récentes, mais il est indispensable que chacun poursuive cet effort de recueil systématique des grossesses et du suivi anté- et post-natal.
Enfin, plusieurs sessions ont été consacrées aux pathologies du spectre NMO (neuromyélites optiques) avec un grand nombre de communications sur la physiopathologie et le spectre clinique des maladies associées aux anticorps anti-MOG, en particulier dans les formes pédiatriques qui peuvent être de présentation très variable. Au-delà des immunosuppresseurs classiquement utilisés, les thérapeutiques s’étoffent, ciblant la voie du complément (eculizumab), le récepteur de l’IL6 (satralizumab, tocilizumab), ou le CD19 (inebilizumab).
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