L'expertise scientifique

Céphalées et migraines : « Anticorps monoclonaux anti-CGRP : une vraisemblable révolution thérapeutique dans les céphalées primaires invalidantes »

Entretien avec Christian Lucas (CHRU de Lille)

Qu’est-ce qui a changé dans votre pratique sur le plan diagnostique et sur le plan thérapeutique depuis 10 ans ?

Une nouvelle classification internationale

En termes de diagnostic, la classification internationale des céphalées, élaborée pour la première fois en 1988, a été à nouveau révisée et en est à sa troisième version. Pourquoi une classification internationale ? Car cela nous permet de parler le même langage et d’avoir la même définition pour tel ou tel type de céphalées. Pour les céphalées primaires, relativement peu de choses ont changé au fil des différentes versions de la classification. En revanche, pour les céphalées secondaires, de nouvelles publications ont permis d’affiner la classification. Cette classification internationale est un outil évolutif sur lequel nous nous appuyons pour établir un diagnostic, basé sur l’interrogatoire et l’examen clinique. C’est donc un outil diagnostique de tous les jours pour les migrainologues et un outil de recherche pour les entités céphalalgiques rares primaires ou secondaires.

Une réduction de l’offre médicamenteuse

Sur le plan thérapeutique, il n’y a pas eu de nouveautés majeures pour les traitements de fond de la migraine. Néanmoins, des médicaments ont disparu du marché. En effet, des études ont été menées sur certains médicaments pour lesquels on ne savait pas si le niveau de preuve était correct et se sont avérées être en défaveur d’une efficacité. Citons par exemple des dérivés de l’ergot de seigle, comme le Séglor®. Nous nous sommes aperçus que l’efficacité de certains était de l’ordre du placebo ! Ils ont donc été retirés du marché dans l’indication migraine, tout comme le Vidora®, dont le niveau de preuve a été jugé trop faible.
Quant au Desernil® (dérivé de l’ergot de seigle), s’il a été retiré du marché, c’est pour les risques iatrogènes qu’il entraînait (fibroses péritonéales, insuffisance rénale…), peu acceptables dans le cadre d’une maladie certes invalidante, mais bénigne comme la migraine.

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